Retour du dollar mais avec un potentiel plus limité
L’euro a profité d’une tendance favorable depuis les élections françaises. Le momentum économique s’est amélioré en Europe ces dernières semaines alors qu’il faiblit aux Etats-Unis. Cette tendance devrait s’inverser rapidement.
- L’euro a profité d’une tendance favorable depuis les élections françaises. En effet, le momentum économique s’est amélioré en Europe ces dernières semaines alors qu’il faiblit aux Etats-Unis. Cette tendance devrait s’inverser rapidement. Nous pensons que le marché minimise les effets du programme de relance du président américain (réduction de taxes et dérégulation).
- La Fed va resserrer sa politique monétaire et le marché sous-estime d’après nous la détermination des autorités monétaires américaines à reconstituer des marges de manœuvre pour le prochain cycle économique. Le meeting du 14 juin sera clé. En Europe, la BCE est encore loin de considérer une hausse du taux directeur et ne devrait normaliser sa politique que très progressivement. Elle ne devrait rien changer avant les élections en Allemagne le 24 septembre.
- Sur base de l'indicateur "Relative Strength Index (RSI), l'euro est en zone de sur-achat. L'analyse technique suggère quant à elle que la devise européenne devrait corriger vers sa moyenne mobile (50 jours) autour de 1,09 (dollars pour un euro).
- Nous voyons donc un potentiel haussier pour le dollar. Par contre, nous modifions notre objectif à 12 mois à 1.05, la parité (notre ancien pari) est maintenant trop agressif, compte tenu de nos révisions des croissances économiques des deux zones (davantage en Europe, moins de stimulus fiscal aux Etats Unis).
Momentum économique et banques centrales
Le momentum économique s’est amélioré en Europe ces dernières semaines alors qu’il faiblit aux Etats Unis. En effet, l’indicateur de surprises économiques a fortement baissé aux Etats-Unis alors qu’il connaissait une nette amélioration en Europe. Une telle dynamique est inhabituelle, mais elle corrige le fait que les données américaines ont été systématiquement révisées en hausse depuis l’élection de M. Trump. De plus, dans le contexte actuel, nous attendons que le marché minimise les effets du programme de relance du président américain (réduction de taxes et dérégulation).
La banque centrale américaine va resserrer sa politique monétaire et nous croyons que le marché sous-estime la détermination des autorités monétaires américaines à reconstituer des marges de manœuvre pour le prochain cycle économique. La Fed commence même à évoquer une éventuelle réduction de la taille de son bilan par non réinvestissement des obligations qui arrivent à maturité.
En Europe, les rumeurs récentes de changement radical de message de la BCE nous semblent peu crédibles. En effet, il est improbable qu'elle modifie son taux d'intérêt directeur dans les prochains trimestres et les mesures en matière de réduction des achats obligataires ou de hausses de taux d'intérêt dépositaire seront prises de manière très graduelle. La force récente de l'euro ne fait qu'augmenter la prudence de la banque centrale. Celle-ci ne devrait rien changer avant les élections en Allemagne.
Nous estimons donc que les attentes quant au différentiel de taux d'intérêt entre les États-Unis et l'Europe (Allemagne) vont être révisées à la hausse et donc en faveur u dollar. En effet, l'écart entre les taux d'intérêt des deux pays a servi d'indicateur clé pour la prévision du taux de change ces dernières années.
Et des risques qui ont tendance à diminuer
Sur base de l'indicateur "Relative Strength Index » (RSI), l'euro est en zone de sur-achat. En effet, quand la valeur dépasse 70, la hausse apparaît comme exagérée ce qui suggère une situation de sur-achat.
L'analyse technique indique quant à elle une correction vers sa moyenne mobile (50 jours) autour de 1,09 (valeur d'un dollar pour un euro). La formation d'un "golden-cross" (quand la moyenne 50 jours franchit la moyenne 200 jours par le bas) peut être un indicateur que la tendance haussière de l'euro est plus durable. Cet indicateur n'est toutefois pas toujours fiable
Nous restons donc positifs sur le dollar avec un objectif de 1.06 à trois mois. Par contre, nous modifions notre objectif à 12 mois à 1.05, la parité (notre ancien pari) est maintenant trop agressif, compte tenu de nos révisions des croissances économiques des deux zones (davantage en Europe, moins de stimulus fiscal aux Etats Unis).
Le principal risque par rapport à ce scénario est une augmentation des incertitudes politiques aux Etats-Unis qui pourraient mener la banque centrale à augmenter les taux d’intérêt moins que prévu.