La faiblesse actuelle des marchés actions
Tout a commencé avec la décision de la Fed de maintenir son taux directeur inchangé et de l'accompagner d'un communiqué extrêmement prudent, alimentant de la sorte un retour des peurs sur la croissance et de déflation. Ce retour des craintes a ensuite été alimenté par la publication par Markit d'un indice PMI manufacturier tombant à 47, niveau le plus bas depuis mars 2009, et par l'annonce de Caterpillar de nouvelles mesures de réduction des coûts incluant des suppressions de postes pouvant s'élever à 10000 au cours des quatre prochaines années.
Autres victimes du retour des peurs sur la croissance et de déflation
Au cours des cinq dernières séances, d'autres actifs ont subi des pertes de terrain liées au retour des craintes sur la conjoncture. Les devises émergentes ont reculé de 2.5% en moyenne, les métaux de base et le pétrole ont décliné de, respectivement, 4,5% et 3,7%. Les rendements des obligations de débiteurs souverains ont également reculé: le rendement des emprunts du Trésor américain à 10 ans ont passé de 2,30% à 2,10%. Le surplus de rémunération demandé sur les emprunts effectués par les entreprises a augmenté. Finalement, le scandale provoqué par Volkswagen a ajouté de l'huile sur le feu et amené les indices boursiers européens sous leurs niveaux bas du mois d'août.
Ecart entre perception et réalité
Le sentiment des investisseurs est fortement imprégné par la focalisation de leur attention sur les activités manufacturières, soit sur celles qui sont les plus volatiles au sein de toute économie. L'on ne peut nier que les activités manufacturières souffrent significativement. Les causes principales de ces évolutions négatives sont les fortes coupures dans les dépenses par l'industrie pétrolière et par celles qui lui sont liées et les changements structurels dans les modèles économiques des pays émergents. Cependant, les services représentent une activité qui a plus de poids dans l'économie de tout pays et les indicateurs qui y sont liés, tels que les sondages PMI, pointent vers une poursuite de l'expansion économique. Nous persistons à penser que l'économie mondiale restera sur les rails de la croissance. Les raisons de ne pas être trop négatifs sont nombreuses. Aux Etats-Unis par exemple, les tendances sur le marché du travail et au niveau des salaires sont positives, l'immobilier se porte bien, les nouvelles commandes sont en hausse, les indications fournies par les entreprises pointent vers une amélioration des chiffres d'affaires. Dans la zone euro, les agrégats monétaires et l'activité de crédit se renforcent, la confiance des entreprises et des consommateurs est bien orientée, la compétitivité a été renforcée par la baisse moyenne de 18% de l'euro face à ses principaux partenaires commerciaux, depuis le début de 2014 et les nouvelles commandes en Allemagne restent à des niveaux très élevés. Au Japon, la confiance des entreprises est bonne, les salaires sont en progression, même si c'est de manière très timide et de nouvelles mesures stimulatives sont attendues. En Chine, les prix des maison sont en hausse, le PMI pour les activités de services s'inscrit au-dessus de 51 et les indicateurs liés à la consommation sont positifs; nous attendons par ailleurs une reprise des dépense par les autorité locales et des nouvelles positives en octobre en provenance de la 5ème session plénière du 18ème Comité central du parti communiste. Finalement, nous ne devons pas oublier que la taille des bilans des banques centrales qui forment le G4 continuera à augmenter même si la Fed a l'intention de débuter son processus de relèvement des taux avant la fin de l'année, comme indiqué hier par Janet Yellen et précédemment par quatre présidents régionaux de la Fed. La Banque d'Angleterre devrait suivre en 2016.
Stratégie d'investissement maintenue: profiter de la poursuite attendue des mouvements erratiques à court terme pour acheter dans l'optique d'une reprise ultérieure de la tendance primaire à la hausse
A court terme, il est difficile d'espérer un recul des peurs sur la conjoncture. La volatilité devrait persister. Une hausse des risques de fermeture temporaire des activités du gouvernement américain et des risques sur le plafond de la dette américaine n'arrange pas la situation. Avant la fin de l'année cependant, les peurs devraient commencer à s'estomper avec des signes de stabilisation des indicateurs relatifs aux activités manufacturières et avec une meilleure prise en compte par les investisseurs de l'orientation meilleure des activités de services Nous pensons que les cours boursiers actuels sont attractifs avec des valorisations qui sont revenues vers leur moyenne des trois dernières années et que ces cours seront plus élevés à horizon de 6-12 mois.