Perspectives des marchés actions Juillet 2017
Prudence à court terme et optimisme à moyen terme
Au premier semestre 2017, les marchés actions ont généré l’une des meilleures performances des 20 dernières années. Les valorisations sont particulièrement élevées. Quelles sont les perspectives pour le second semestre ? Nous préciserons également nos préférences en termes de style.
Absence de catalyseurs au cours des prochains mois
Au premier semestre, la solidité des indicateurs avancés, les surprises économiques positives et les révisions bénéficiaires inédites depuis 2011 ont porté les marchés actions. En conséquence, les actions ont déjà généré l’essentiel des rendements attendus pour 2017 : nous avions misé sur des gains de 10%, en ligne avec la croissance moyenne des bénéfices. Nous tablons toujours sur une croissance des bénéfices de 10% cette année.
Le contexte actuel reflète une érosion des indicateurs avancés, une dégradation importante des surprises économiques et des conditions de surachat marquées. Associés à des valorisations relativement élevées, ces facteurs vont peser sur les actions au cours des prochains mois. La liquidité abondante, les conditions monétaires avantageuses et le positionnement prudent des investisseurs après des années de flux importants vers les obligations, mais des flux nets nuls vers les actions, limitent le risque baissier. La bonne santé sous-jacente de l’économie mondiale contribue également à limiter ce risque.
Dans l’ensemble, nous anticipons une période de consolidation caractérisée par un retour à des niveaux équivalents à la moyenne mobile sur 200 jours, avant l’amorce d’une phase de reprise avant la fin de l’année. Cette dynamique positive reposera sur les perspectives des investisseurs pour 2018. Notre position est neutre à court terme et positive à moyen terme.
La poursuite de la croissance des bénéfices devrait conduire les marchés actions à de nouveaux plus hauts avant la fin de l’année
Compte tenu de la dynamique synchrone et généralisée de la croissance mondiale, sans les excès qui caractérisent généralement les phases les plus avancées d’un cycle économique, nous restons optimistes quant aux perspectives de croissance des bénéfices pour 2018. A ce stade, nous anticipons un rythme de progression d'environ 10% grâce au levier d’exploitation élevé et malgré un pouvoir de fixation des prix limité. Dans ce contexte, la prudence qui était de mise depuis plusieurs années devrait peu à peu s’atténuer, conduisant à une hausse des flux tournés vers les actions. L’accélération de la collecte de fonds devrait s’accompagner d’un potentiel de revalorisation. Les marchés actions de la zone euro et du Japon, qui sont les plus sensibles à l’évolution des conditions économiques, offriront les meilleures opportunités de gains.
Styles d’investissement : une préférence pour le style « value » avec une dose de sélectivité
Notre scénario principal reste axé sur l'accélération de la croissance des bénéfices en 2017 et la hausse des rendements obligataires. En d’autres termes, nous pensons que la relance mondiale devrait porter ses fruits, favorisant les esprits animaux au cours des prochains trimestres et finalement la surperformance des valeurs de rendement. A court terme en revanche, la stabilisation des indicateurs avancés, l’inversion des surprises économiques et l’absence de risque lié à l’inflation nous conduisent à anticiper une période de volatilité ; l’investissement « value » pourrait donc s’avérer peu efficace. Dans la mesure où nous apprécions également deux secteurs typiquement de croissance, à savoir ceux de la santé et des technologies (à moyen terme), la meilleure définition de nos préférences en termes de style serait une combinaison de valeurs de croissance crédibles et de valeurs de rendement sélectives. Pour ces dernières, nous privilégions le secteur de l’énergie et le secteur financier européen.
Styles d’investissement : nous restons positifs à l’égard des moyennes capitalisations européennes et neutres sur leurs homologues américaines
L’entrée du marché haussier dans un stade de maturité soulève la question de l’allègement de l’exposition aux petites et moyennes capitalisations. Nous pensons que les conditions d’une surperformance sont toujours réunies dans la zone euro compte tenu de l’accélération de la croissance mondiale et de l’amélioration de la dynamique bénéficiaire. Nous adoptons toutefois un positionnement neutre sur les Etats-Unis étant donné que les valorisations reflètent une prime de plus de 50% par rapport au S&P500 et compte tenu de la vulnérabilité des spreads des obligations à haut rendement après la dégradation importante des bilans des entreprises ; ces conditions s’accompagnent généralement d’une sous-performance des petites capitalisations. S’agissant des moyennes capitalisations suisses, nous avons opté pour la neutralité le mois dernier.