Tempête sur les marchés actions
Une intensification des craintes sur la santé de l’économie mondiale a entraîné une chute importante des bourses.
Craintes sur la croissance
Depuis les sommets atteints en mai, les bourses mondiales ont perdu en moyenne 14% (indice MSCI World AC). Les prix des matières premières ont également amorcé leur chute en mai – le pétrole en particulier, qui est passé de USD 68 à USD 43, contribuant ainsi à l’intensification des craintes déflationnistes - alors que les rendements obligataires ont suivi la même tendance à partir de début juin. Le dénominateur commun entre ces différentes inversions de tendance est l’accroissement des peurs sur la santé de l’économie mondiale. La récente décision des autorités chinoises de modifier son régime de change a été un catalyseur de cet accroissement des peurs, qui a débouché sur les fortes chutes de cours d’hier.
Les perspectives de l’économie mondiale ne sont pas aussi sombres que ne le craignent les investisseurs. Parmi les facteurs laissant entrevoir une poursuite de l’accélération de l’activité dans les pays développés nous relevons la formation des ménages, les salaires et l’emploi aux Etats-Unis, et le haut niveau de confiance des consommateurs en Europe et au Japon, entretenu par des politiques monétaires très accommodantes de la part de la BCE et de la Banque du Japon.
Pour des raisons structurelles, les tendances dans les pays émergents resteront négatives au cours des prochains mois, avant une stabilisation progressive, basée sur de meilleures exportations vers les pays développés et toute une série d’initiatives budgétaires et monétaires.
En résumé, les efforts reflationnistes de ces dernières années et de nouvelles initiatives budgétaires et monétaires devraient vaincre les peurs déflationnistes.
Toujours une philosophie d’achat sur repli
Les fortes chutes de cours d’hier ont été accompagnées de nombreux signes qui apparaissent souvent dans les phases finales de baisse: fort rebond des volumes d’activité, un ratio put-call qui atteint des sommets, un indicateur de volatilité VIX qui saute de 13 à 40 (en passant par 50 en cours de séance)… A court terme, la volatilité devrait persister. D’ici la fin de l’année cependant, les bourses devraient se retrouver à des niveaux plus élevés. La raison principale est que la tendance des bénéfices s’améliore. La deuxième raison est que des rendements de dividendes de 3,60% en Europe, de 2,70% aux Etats-Unis et de 1,70% au Japon sont très attrayants en comparaison des rendements obligataires. En troisième lieu, l’éloignement du moment du premier relèvement des taux par la Fed, aux yeux du consensus, devrait procurer un peu de soulagement. Finalement, lorsque les confirmations viendront du renforcement graduel de l’activité économique, les investisseurs reviendront sur les marchés actions.
Notre philosophie d’achat sur repli dans les marchés développés (zone euro, Japon et Etats-Unis) reste en place. D’ici la fin de l’année, les cours boursiers devraient avoir regagné du terrain. A court terme cependant, la volatilité devrait persister. En d’autres termes, après la tempête et après un certain temps, le soleil devrait faire son retour.