Vers une phase de transition avec plus de volatilité ?
La hausse des bourses commencée mi-février grâce au rebond du pétrole et aux efforts combinés des banques centrales s’est poursuivi en avril.
A court terme, une phase de transition avec plus de volatilité pourrait commencer. Les bourses manquent de catalyseurs pour poursuivre leur hausse, à un moment où les banques centrales font une pause et où des échéances politiques importantes arrivent.
Des banques centrales en position d’attente
Après avoir pris d’importantes décisions ces derniers mois, les banques centrales attendent d’en voir les effets avant de prendre de nouvelles initiatives.
La Fed n’a rien annoncé à son meeting d’avril. Elle reconnait que le marché du travail américain s’améliore et que l’inflation est largement en dessous de son objectif de 2%, en partie à cause de la baisse des prix du pétrole. Nous pensons qu’elle ne fera qu’une seule hausse des taux cette année, probablement en décembre, c’est-à-dire après les élections présidentielles, ce qui soutiendra le dollar.. La BCE n’a pas pris de nouvelles mesures, comme attendu. Elle veut d’abord voir les effets de ses dernières annonces, et constate que l’inflation reste sous son objectif. M. Draghi a réitéré que les taux européens resteront bas pour une période longue, au moins jusqu’à la fin du programme de rachat d’obligations. (mars 2017). Idem pour la banque centrale chinoise, en attente depuis que la devise s’est stabilisée.
La plus grande surprise est venue du Japon: la BOJ n’a rien décidé, alors que les anticipations favorisaient une nouvelle phase d’activisme. En conséquence, le yen se réapprécie.
Agenda politique chargé
Plusieurs élections importantes vont se dérouler durant les prochains mois, générant de l’incertitude pour les marchés financiers. En premier lieu, le référendum britannique sur le Brexit le 22 juin. Puis des élections générales en Espagne se dérouleront une semaine plus tard, le 26 juin. Le premier ministre italien, M.Renzi a annoncé qu’un référendum sur des changements constitutionnels se tiendra en octobre. Il mettra tout son poids dans la balance, annonçant qu’il démissionnerait en cas de vote négatif. Puis, les élections présidentielles américaines se tiendront le 8 novembre. N’oublions pas qu’en 2017 auront lieu les élections présidentielles françaises en mai et les élections parlementaires allemandes en septembre.
Les bourses dans une période de transition
Depuis leurs points bas du 11 février, les bourses ont connu un rebond significatif qui a amené les indices globaux vers des résistances importantes, à savoir la moyenne mobile à 200 jours. Cette dernière est d’ailleurs orientée à la baisse, ce qui laisse envisager qu’une période de transition est nécessaire avant de pouvoir la franchir durablement à la hausse.
Les marchés actions vont manquer de catalyseurs pour poursuivre leur remontée. Nous entrons dans une période saisonnière moins favorable : attentisme des banques centrales, échéances politiques importantes, fin de la saison des bénéfices. Autant de raisons de craindre que la volatilité ne reste élevée.
La tendance fondamentale sera faite par les résultats des entreprises. Les évaluations actuelles des bourses impliquent que la croissance économique et les profits demeurent bien orientés. C’est notre scénario. Pour 2016, nous escomptons une hausse des résultats globaux de l’ordre de 3%. Cette croissance pourrait accélérer en 2017, notamment si le secteur financier, important dans les indices, confirme le rebond de sa profitabilité. L’amélioration des marges est potentiellement importante en Europe et au Japon, moins aux Etats-Unis puisque le niveau des marges y est élevé aujourd’hui. C’est loin d’être le cas en Europe. Néanmoins, les anticipations du consensus pour une hausse de 13% des bénéfices globaux en 2017 sont trop optimistes.
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