Family Offices
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En savoir plus& Frédéric Fève, Senior Family Office Coverage Banker
Le nombre de « family offices » à travers le monde, ou sociétés de gestion de patrimoine familial, a considérablement augmenté ces dix dernières années à travers le monde, passant d’environ 4 000 à plus de 10 000 aujourd’hui selon Wealth-X.
Mais quel est exactement le rôle de ces family offices ? Comment sont-ils organisés ? Quels sont les principaux domaines d’investissement qui les intéressent ? À quels risques sont-ils confrontés ? Quels types de partenaires recherchent-ils ?
Alors que la richesse mondiale atteint chaque année de nouveaux sommets, les plus fortunés – dont le patrimoine dépasse les 150 millions de dollars – se constituent souvent en family office , entité qui se consacre entièrement à la gestion d’une fortune individuelle (ou qui gère les avoirs de plusieurs grandes fortunes).
A l’origine, les « family offices » avaient pour objectif de superviser différents besoins d’une famille très fortunée, sans lien avec l’investissement. La gestion du quotidien, l’éducation des enfants, la transmission intergénérationnelle, l’organisation patrimoniale comptent souvent parmi les fonctions initiales prises en charge. Parallèlement, sur le plan de l’investissement, une des premières étapes consiste souvent à agréger la fortune globale de ces familles et d’en faire un reporting détaillé.
L’étape suivante de développement des family offices lorsque les familles atteignent un niveau supérieur de fortune, est non seulement d’agréger ces actifs mais de les gérer de manière efficace. Par exemple, en commençant à allouer des actifs dans des solutions et services d’investissement externes.
Pour les family offices les plus structurés, une part accrue de leur patrimoine peut être gérée en interne. Toutefois, certaines familles préféreront externaliser les aspects de conciergerie hors de la structure du family office, pour se consacrer alors exclusivement à la gestion des investissements.
Les family offices revêtent des formes très variées. Mais en dépit de cette diversité, des tendances organisationnelles générales peuvent être observées. Celles-ci sont déterminées par la nature des services que les family offices visent à apporter à leurs ayants-droits économique. Initialement, certaines structures peuvent comprendre un PDG ou Directeur financier, accompagné d’un Assistant privé/responsable du « lifestyle management ». Lorsque la structure s’agrandit, un Responsable des systèmes d’information rejoint souvent l’équipe. En fonction de l’envergure du patrimoine à gérer, le côté opérationnel devra être étoffé. Enfin, les sociétés les plus développées disposeront d’équipes dédiées pour investir et mettre en œuvre la stratégie décidée en interne pour chaque catégorie d’actifs, d’où la présence d’un gestionnaire de portefeuille ainsi que d’équipes de recherche et opérationnelles dédiées.
L’objectif de la plupart des family offices étant la protection des actifs et la préservation du patrimoine familial d’une génération à l’autre, ces sociétés déploient en général des efforts importants pour rester au fait des évolutions structurelles qui pourraient mettre en danger la fortune de leurs ayants-droits économiques . Il peut s’agir de changements juridiques et fiscaux, de risques de crédit, de contrepartie ou de risques opérationnels. La structure du patrimoine familial, et notamment les aspects successoraux et les transmissions intergénérationnelles, constituent habituellement des sujets de préoccupation majeurs, de même que la solidité de leurs contreparties.
La flexibilité des family offices est favorisée par la présence de ce fort esprit entrepreneurial qui a souvent présidé à la création de la fortune devant maintenant être gérée. Un esprit encore plus présent lorsque des membres de la famille prennent activement part à la gestion de leur family office, et partagent ainsi avec leur équipe leur expérience positive de l’entrepreneuriat et, dans une certaine mesure de la prise de risques. En raison des objectifs souvent doubles qui consistent à préserver la fortune actuelle pour soutenir le train de vie de la famille tout en créant de la richesse pour les générations futures, il est très fréquent que l’allocation des actifs liquides soit pour l’essentiel très prudente, tandis que l’allocation des actifs moins liquides privilégie des placements à long terme associant immobilier et capital-investissement.
Les family offices les plus importants (qui gèrent des patrimoines de plus de 800 millions de dollars) allouent 20 % et plus au capital-investissement et près de 15 % à l’immobilier, reproduisant ainsi l’allocation d’actifs des meilleurs « endowments » à travers le monde. Les family offices ont placé près de 15 milliards de dollars dans des investissements directes et des fonds de capital-investissement 2016 selon Campden Research. En 2015 et en 2016, années où les rendements obtenus par les family offices se situaient à des planchers historiques, seuls ceux ayant alloué une partie significative de leurs actifs à des investissements alternatifs ont pu atteindre des rendements à deux chiffres. Cela comprend le capital-investissement et l’immobilier, dont les primes d’illiquidité et l’horizon d’investissement à plus long terme se sont avérés bénéfiques pour améliorer les rendements.
Outre les rendements substantiels de ces classes d’actifs, les familles apprécient le degré de contrôle et de transparence dont elles bénéficient sur leurs investissements. Toutefois, choisir la bonne transaction ou le bon gestionnaire n’est pas chose facile, car le marché tend à être assez engorgé, avec beaucoup. Grâce à son expertise, son solide réseau et sa présence internationale, BNP Paribas a été précurseur en permettant à ses clients les plus fortunés d’accéder à certains des meilleurs fonds de private equity, et à certaines des transactions directes les plus convoitées au monde, qu’il s’agisse de transactions immobilières ou d’opérations corporate.
S’agissant de stratégies plus liquides, un certain nombre de family offices ont revu leur allocation en hedge funds au cours des dernières années, au vu notamment de leurs performances globales décevantes. L’autre raison tenant au fait que le modèle dit « 2 et+ 20 » ne devrait sans doute pas être appliqué à certaines stratégies, en particulier dans un environnement où la faiblesse des taux d’intérêt ne permet plus un tel niveau de frais de gestion. À l’heure où nombre de family offices redimensionnent et recentrent leurs opérations sur les transactions directes, une part croissante des actifs liquides est déléguée à des gestionnaires externes ou à des banques privées qui proposent des solutions sur mesure dédiées à ces investisseurs. C’est ainsi que chez BNP Paribas, nous avons établi il y a trois ans une équipe spécialisée de gestionnaires de portefeuille qui se consacre exclusivement à la gestion des fonds détenus par des family offices et par des investisseurs institutionnels de plus petite taille, avec des portefeuilles sur mesure gérés à partir d’un montant minimal de à 20 millions de dollars.
Les family offices sont exposés à de nombreux risques. Nous les répartissons en 3 catégories :
Le risque de contrepartie : l’atténuation de ce risque est la priorité principale des family offices. Les solutions comprennent, entre autres, une exposition limitée à chaque contrepartie individuelle, une exposition synthétique maîtrisée par le biais de « total return swaps », des investissements en bons du Trésor américain, de l’or physique et des comptes ségrégués. Dans une certaine mesure, les taux d’intérêt négatifs apportent une réponse naturelle au risque de contrepartie en forçant les investisseurs à se diversifier.
Le risque opérationnel : les transactions devenant toujours plus complexes et les réglementations toujours plus contraignantes, les coûts opérationnels ont considérablement augmenté pour les family offices, puisqu’ils représentent aujourd’hui 0.76% des actifs gérés selon Campden Research.
La cybersécurité : les family offices sont extrêmement vulnérables à la cybercriminalité et sous-estiment ce risque. Selon Family Office Exchange, ils ont chacun effectué en moyenne des dépenses informatiques de l’ordre de 500 000 dollars, notamment pour protéger leurs données contre la cybercriminalité, et ce chiffre devrait doubler au cours des cinq prochaines années.
Les family offices sont sollicités de toutes parts, mais la plupart d’entre eux déploient leurs fonds dans des investissements qu’ils comprennent. Il s’agit de petites structures, qui s’appuient donc sur quelques partenaires de confiance pour originer et exécuter les transactions : avocats, boutiques de fusions-acquisitions, fonds de private equity et banques sont leurs sources habituelles d’inspiration et de veille transactionnelles.
Au fil des ans, une autre source d’idées d’investissements n’a cessé de gagner en importance : les clubs et cercles privés dédiés aux détenteurs de très grandes fortunes, où ces derniers peuvent échanger avec leurs pairs et chercher à s’associer pour certaines transactions exclusives.. BNP Paribas, en établissant une plateforme interne sécurisée dédiée à ses 300 clients les plus fortunés, a été un vrai précurseur dans ce domaine. Cette application, qui n’est disponible que sur invitation, s’appelle « The Leader’s Connection » et permet à ses membres d’échanger par-delà les frontières pour partager des idées, interagir et trouver des co-investisseurs dans un cadre sécurisé.