#Stratégie d'investissement — 08.06.2016

Nous demeurons positifs sur les principaux marchés actions développés à moyen terme.

Florent Bronès

La poursuite de la croissance économique permettra aux profits de progresser, à un rythme très lent cependant. Les actions restent l’actif à privilégier sur longue période.

La hausse des bourses s’est poursuivie en mai. A court terme, une phase de transition avec plus de volatilité pourrait commencer. Les bourses manquent de catalyseurs pour poursuivre leur hausse, tandis que les banques centrales font une pause et d’importantes échéances politiques arrivent.

Les marchés  financiers sont très sensibles à la Fed

La Federal Reserve américaine a surpris les marchés en publiant des minutes laissant entendre qu’une hausse des taux officiels est possible cet été. Plusieurs officiels de la Fed ont même suggéré qu’un nouveau resserrement en juin était probable mais dépendant des chiffres économiques.

Durant le mois de mai, les chiffres américains ont été solides, et les indicateurs avancés (ISM et PMI) se sont même redressés. A tel point qu’ avant le rapport sur l’emploi publié vendredi 3 juin, la hausse des taux en juin ou juillet était considérée comme très probable.

Les chiffres de l’emploi ont rebattu les cartes : très inférieurs aux attentes, ils ont amené une forte baisse  des taux obligataires et du dollar et rendent peu probable un geste de la Fed en juin. Nous maintenons notre scénario d’une hausse des taux Fed cette année, en décembre selon nous : trop tôt pour cet été, surtout compte tenu du risque autour du référendum britannique, pas en septembre car trop proche des élections présidentielles américaines. Mais une hausse des taux tout de même car l’économie américaine est solide, les salaires augmentent à 2,5% en glissement et la Fed a besoin de normaliser sa politique monétaire.
 

Un agenda politique chargé

Plusieurs élections importantes vont se dérouler durant les prochains semaines/mois, générant de l’incertitude pour les marchés financiers. Les variables financières réagissent d’ailleurs vite aux différents sondages.

Le référendum britannique sur le Brexit le 23 juin sera le premier vote. Puis des élections générales en Espagne se dérouleront une semaine plus tard, le 26 juin. Le premier ministre italien, M.Renzi a annoncé qu’un référendum sur des changements constitutionnels se tiendra en octobre. Il mettra tout son poids dans la balance, annonçant qu’il démissionnerait en cas de vote négatif. Puis, les élections présidentielles américaines se tiendront le 8 novembre.
 

Les bourses manquent de catalyseurs à court terme

Les bourses ont bien rebondi au mois de mai. L’appétit pour le risque est revenu à cause d’une part des commentaires de la Fed, générateurs de confiance dans la solidité de l’économie américaine et de meilleurs chiffres économiques d’autre part, notamment en Europe où nous avons révisé marginalement en hausse nos prévisions de croissance économique.

A court terme, les marchés devraient rester hésitants: ils manquent de catalyseurs pour poursuivre leur hausse alors que le débat sur la Fed reste ouvert et que des échéances politiques se profilent.

Mais plus tard dans l’année, les perspectives de croissance des bénéfices vont s’améliorer: l’estimation du consensus d’une hausse des profits de 2 à 3% en 2016 nous parait très conservatrice, trop prudente lorsque l’on prend en compte la reprise des prix du pétrole. En 2017, les bénéfices devraient augmenter plus vite que les ventes des entreprises grâce à de meilleurs marges (excepté aux Etats Unis où les marges sont aux plus hauts et auront du mal à se maintenir).

Dans un tel contexte de hausse modérée des profits et des bourses, les dividendes continuent de représenter une part non négligeable de la rentabilité totale des placements en actions.