Innover pour secouer un secteur apathique
Philip Krim, 33 ans, est PDG de Casper, la start-up du « bed-in-a-box ». Créée en avril 2014, la société affichait sur l’exercice 2016 un chiffre d’affaires de plus de 200 millions de dollars. Dans la seconde partie de cet entretien, Philip Kim revient sur les difficultés qu’il a rencontrées et dispense quelques conseils aux jeunes entrepreneurs.
Philip Krim et ses quatre associés ont lancé Casper à New York en 2014. Le produit phare de cette start-up est un matelas livré compressé dans un carton de la taille d’un petit réfrigérateur. A l'ouverture du carton, le matelas se déroule et se dilate pour retrouver sa taille et sa forme. En 2015, le magazine Time l’a sélectionné parmi les meilleures inventions de l’année.
Casper emploie aujourd’hui 230 personnes dans le monde et commercialise sa gamme de produits – qui s’est étendue à des cadres de lit, draps, oreillers et matelas pour chien – dans huit pays en Europe et en Amérique du Nord.
En 2015, Casper revendiquait un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars. Un résultat que l’entreprise a plus que doublé l’année suivante. La société compte parmi ses investisseurs des sociétés de capital risque spécialisées sur les produits technologiques et plusieurs stars de Hollywood.
Quels sont vos projets d’expansion ?
P.K. Nous voulons poursuivre notre développement à l’international. Nous sommes enthousiastes à l’idée de pénétrer de nouveaux marchés européens et nous sommes bien déterminés à nous imposer comme la prochaine grande marque internationale.
Envisagez-vous de sortir de nouveaux produits ?
P.K. Notre mission est d’améliorer le sommeil pour tous. Tous les produits que nous commercialiserons seront destinés à faciliter la vie des gens en leur assurant de bonnes nuits de sommeil.
Quelle place occupent les réseaux sociaux dans votre stratégie marketing ?
P.K. Elle est essentielle. Le bouche à oreille est notre principale source de nouveaux clients. Nous savions qu’il serait important de construire une marque forte, d’autant que nous opérons sur un créneau où le consommateur doit être convaincu qu’il a affaire à un excellent produit. C'est en dépassant les attentes de nos clients que nous nous assurons qu'ils partagent leur expérience d’achat sur les réseaux sociaux. Jusqu’à présent, cette stratégie nous a très bien réussi.
Vous êtes chef d’entreprise depuis près de treize ans. Quels changements avez-vous constatés ? Est-il maintenant plus facile ou plus difficile de percer ?
P.K. Dans l’ensemble, il devient plus facile de lancer une start-up. Les entrepreneurs ont accès à des financements, ils disposent de plus conseils, de plus d’informations. Mais, à mon avis, créer une entreprise n’est jamais facile. Il y a toujours un million de combats à mener, de défis à relever, et d’épreuves et d’écueils à surmonter. Mais c’est précisément ce qui fait tout le charme de la démarche et la rend si gratifiante. Le plus compliqué est de donner corps à une idée abstraite – et ça, ce ne sera jamais simple.
Quel est le conseil le plus important que vous donneriez à de jeunes entrepreneurs ?
P.K. Je dirais : accrochez-vous à votre projet et soyez déterminés. Il est extrêmement valorisant de résoudre des problèmes – et ce n’est jamais ce qui manque ! Entourez-vous des bonnes personnes, de gens qui sachent travailler dans la bonne humeur et l’enthousiasme. Et prévoyez un solide réseau de soutien pour les mauvaises passes. Si vous rêvez de changer le monde, foncez ! Sautez le pas, sautez à pieds joints, et continuez de vous battre jusqu’à ce que le monde ait été converti aux changements dont vous rêviez.
Quels ont été les principaux obstacles à surmonter pour assurer la réussite de Casper ?
P.K. La première difficulté a été d’étendre notre activité. Nous avons eu beaucoup de chance, car dès le début, nous avons eu plus de demande que nous ne pouvions en assurer. Nous avons fait plus de chiffre au cours des deux premiers mois que nous n’espérions en faire sur la première année. Le plus dur a donc été de redimensionner la chaîne d’approvisionnement pour pouvoir répondre à la demande. Le recrutement de collaborateurs a constitué un autre défi. Nous sommes cinq co-fondateurs et nous avons tous pu beaucoup nous impliquer dans la constitution de l'équipe.