#Entrepreneurs — 30.03.2017

Pour les Ultrapreneurs, la prudence est de mise

Si les plus accomplis des entrepreneurs n’hésitent pas à prendre des risques en affaires, ils préfèrent rester prudents lorsqu’il s’agit de conquérir de nouveaux marchés.

Les marchés émergents représentent les quatre cinquièmes de la croissance économique mondiale des dix dernières années. Pourtant, malgré leur tendance naturelle à prendre des risques, c’est dans les pays développés que les entrepreneurs « Élite » les plus accomplis préfèrent étendre leurs activités. Ils se fient alors davantage à leur instinct qu’à une analyse objective des débouchés.

Ces résultats, tirés de recherches universitaires et du secteur privé, peuvent surprendre. Cependant, si l’on creuse un peu, cette préférence pour les pays à croissance lente, mais plus stables, est plutôt logique.

« Si l’on cherche avant tout à maximiser ses profits en prenant le moins de risques possible, il est tout naturel d’investir dans des marchés que l’on connaît bien », explique Kamran Elahian, un entrepreneur californien de 62 ans. Sur les dix entreprises qu’il a cofondées aux États-Unis, trois ont mis la clé sous la porte, mais les autres pèsent plus de 8 milliards de dollars de capitalisation boursière au total.

Choisir des marchés étrangers pour étendre ses activités est un exercice particulièrement difficile pour les petites entreprises. Une étude menée en 2014 par des universitaires italiens a révélé que les entrepreneurs qui souhaitaient s’implanter à l’étranger préféraient les pays perçus comme proches de leur pays d’origine.


Trouver les meilleurs débouchés

Dans le cadre de son rapport 2017 sur les entrepreneurs dans le monde, BNP Paribas Wealth Management a interviewé 538 « Ultrapreneurs », ces chefs d’entreprises disposant d’un patrimoine de plus de 25 millions de dollars.

Selon le rapport, les Ultrapreneurs ont une conscience environnementale plus marquée — 77 % d’entre eux considèrent la RSE comme importante ou extrêmement importante. Ils se montrent en outre réticents à s’implanter dans des pays en développement malgré l’attention favorable des médias à l’égard des opportunités d’investissements offertes par les BRIC — le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine.

Ces mêmes Ultrapreneurs considèrent les États-Unis comme le meilleur marché pour créer ou diriger une entreprise, en raison surtout du niveau d’expertise disponible. La Chine, le seul BRIC qui se classe dans le top ten des marchés les plus prisés, arrive en deuxième place, suivie de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni, du Japon, de Hong Kong, de la Suisse, de l’Australie et, enfin, de Singapour.

« Les principales raisons qui justifient le choix de ces pays varient fortement et sont en partie déterminées par les secteurs d’activité des entrepreneurs interrogés », précise le rapport de BNP Paribas Wealth Management.

« En Chine, étrangement, le premier facteur cité est le sentiment croissant de stabilité politique durable. Quant à l’Allemagne, elle attire elle aussi par sa stabilité politique, mais également par sa culture de l’innovation. »

L'éducation est le premier secteur cité par les Ultrapreneurs comme présentant le plus d’opportunités, suivi par la communication, la croissance démographique, les progrès scientifiques, puis la santé et le bien-être. Inversement, la guerre et les conflits sont considérés par les Ultrapreneurs comme les facteurs menaçant le plus leurs ambitions.


Dans la deuxième partie de cet article qui sera publiée la semaine prochaine, nous verrons comment les préférences des Ultrapreneurs coïncident avec les pays identifiés comme ayant le plus de débouchés au sein de la classe moyenne.

77%

des Ultrapreneurs estiment que la RSE est importante ou extrêmement importante