
Publiée le 16/07/2025

Les investissements mondiaux dans les énergies propres devraient atteindre un niveau record de 3300 milliards de dollars en 2025, selon l'AIE
Une forte augmentation des dépenses dans les énergies propres devrait entraîner un niveau record de 3300 milliards de dollars d'investissements mondiaux dans l'énergie en 2025, malgré l'incertitude économique et les tensions géopolitiques. L'énergie solaire devrait en être la principale bénéficiaire, avec des investissements qui devraient atteindre 450 milliards de dollars en 2025, tandis que les dépenses consacrées au stockage par batterie devraient bondir à environ 66 milliards de dollars, selon le rapport de l’AIE. Les batteries sont considérées comme un moyen d'atténuer l'intermittence des projets d'énergie renouvelable, en stockant l'électricité pendant les pics d'approvisionnement et en la restituant pendant les pics de demande, mais les investissements dans cette technologie sont restés à la traîne par rapport aux énergies solaires et éoliennes.
L'AIE a également averti que les investissements dans les réseaux électriques, qui s'élèvent à 400 milliards de dollars par an, sont inférieurs aux dépenses consacrées à la production et à l'électrification, ce qui pourrait constituer un risque pour la sécurité de l'approvisionnement en électricité. Les investissements dans les réseaux devront atteindre un niveau proche de celui des dépenses de production d'ici le début des années 2030 afin de maintenir la sécurité de l'approvisionnement en électricité, mais ils sont freinés par les formalités administratives et les chaînes d'approvisionnement limitées par les transformateurs et les câbles.
Les dépenses restent très inégales à l'échelle mondiale, de nombreuses économies en développement ayant du mal à mobiliser des capitaux pour les infrastructures énergétiques, tandis que la Chine domine les investissements mondiaux dans les énergies propres avec près d'un tiers du total. En revanche, les investissements dans le pétrole et le gaz devraient diminuer, les investissements dans le pétrole devant baisser de 6% en 2025, sous l'effet de la baisse des prix du pétrole et des prévisions de demande, ce qui constituera la première baisse depuis la crise du Covid en 2020.

En France, une "Sécu verte" pour protéger les citoyens face à la crise écologique
Et si l'on créait une "sécurité sociale verte", sur le modèle du système de santé, afin de se protéger face à la crise environnementale et d’aiguiller la transition écologique ? C'est l'idée défendue par le think tank progressiste Terra Nova, dans une note rédigée par l'ex-conseillère écologie de la présidence de la République et consultante spécialisée Marine Braud. Alors que les risques environnementaux se multiplient et que la transition est plus complexe que jamais, l'idée serait de créer un "véritable service public de la transition écologique [...] pour accompagner les citoyens, les entreprises et les territoires face aux bouleversements environnementaux et mutations à venir."
Plus besoin de monter un dossier différent, à présenter à une autorité différente, pour bénéficier des aides à la rénovation thermique, des subventions à l'achat d'un véhicule propre, ou des bonus-malus réparation. Tout se ferait automatiquement grâce à cette "sécurité sociale verte" ce qui réduirait donc la complexité administrative de la transition pour les individus. La mission de la Sécu verte serait ainsi de "lever les divers obstacles – psychologiques, économiques, sociaux et culturels – freinant le passage à l’action".
Comme la Sécurité sociale, la Sécu verte aurait aussi pour mission de contribuer à la prévention en matière écologique, en informant le public des gestes utiles pour adapter son mode de vie, ou pour se protéger des crises environnementales comme les vagues de chaleur, les orages violents, la montée des eaux ou les retraits et gonflement des argiles, par exemple, qui affectent de plus en plus durement les citoyens. A terme, elle pourrait aussi permettre d'indemniser les victimes des catastrophes naturelles, en complément des assurances et des mutuelles, ou aider les travailleurs dans leurs transitions professionnelles, notamment les travailleurs les plus modestes dans les industries qui risquent d'être affectées par des pertes d'emplois liés à la transformation durable de l'économie.
Sources : Novethic, Terra Nova

La BCE se fixe pour objectif de réduire les émissions de son portefeuille d'obligations d'entreprises de 331 milliards d'euros de 7 % par an
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé la publication d'une nouvelle série d'informations financières liées au climat, fournissant des informations sur l'empreinte carbone de ses portefeuilles et leur exposition aux risques climatiques, indiquant que l'intensité carbone de son portefeuille d'obligations d'entreprises de 331 milliards d'euros a diminué de 38 % entre 2021 et 2024. Parallèlement à ces informations, la BCE a révélé qu'elle s'était fixé un nouvel objectif climatique pour ses portefeuilles d'obligations d'entreprises dans le cadre du programme d'achat d'actifs (APP) et du programme d'achat d'urgence face à la pandémie (PEPP), visant une réduction moyenne de 7 % par an de l'intensité des émissions.
Si l'initiative de la BCE visant à orienter les investissements vers les entreprises les plus performantes en matière de climat a contribué de manière significative à la réduction de l'empreinte carbone de son portefeuille, ces mesures ont représenté environ 26 % de la réduction en 2024, la majeure partie de cette baisse étant due à la réduction des émissions des émetteurs. L'orientation s'est également ralentie de manière significative à la suite de la décision de la BCE de mettre fin au réinvestissement, bien que la banque centrale ait noté que les émissions des achats effectués en 2024 avaient diminué de 76 % par rapport à l'année précédant la mise en œuvre du cadre d'orientation. La BCE a également annoncé l'introduction d'un nouvel indicateur mesurant l'exposition des portefeuilles d'entreprises de la BCE et de l'Eurosystème aux secteurs ayant des dépendances ou des impacts importants sur la nature.

UNOC : Principaux enseignements de la conférence
La Conférence des Nations Unies sur les océans 2025 s'est achevée avec l'adoption par plus de 170 pays d'une déclaration intergouvernementale s'engageant à prendre des mesures urgentes pour préserver et exploiter durablement les océans. Cette déclaration politique prévoit notamment d'étendre les zones marines protégées, de décarboner le transport maritime, de lutter contre la pollution marine et de mobiliser des financements pour les nations côtières et insulaires vulnérables.
19 pays ont ratifié le traité sur la haute mer, portant le nombre total à 50. Bien que le nombre requis de 60 ratifications ne soit pas atteint, d'autres pays sont en passe de le faire, avec une date précise, et une autre série devrait être achevée d'ici la fin de l'année. L'envoyé français pour les océans, Olivier Poivre d'Arvor, a déclaré que ce nombre serait atteint d'ici septembre et que le traité devrait entrer en vigueur d'ici janvier 2026.
En ce qui concerne l'exploitation minière en haute mer, quatre pays ont rejoint la liste des nations appelant à un moratoire ou à une pause préventive sur l'exploitation minière en haute mer, portant le total à 37. Sur le thème de la pollution plastique, 95 pays au total ont signé une déclaration commune appelant à un traité international juridiquement contraignant visant à réduire la production et la consommation de plastique, à éliminer progressivement les produits plastiques les plus problématiques et à mettre en place un mécanisme financier pour soutenir ces actions.
La Commission européenne a annoncé un investissement d'un milliard d'euros pour soutenir la conservation des océans, la science et la pêche durable, tandis que la Polynésie française s'est engagée à créer la plus grande zone marine protégée au monde, couvrant l'ensemble de sa zone économique exclusive, soit environ cinq millions de kilomètres carrés. L'Allemagne a lancé un plan d'action de 100 millions d'euros pour nettoyer les munitions de la Seconde Guerre mondiale dans la mer Baltique et la mer du Nord, tandis que la Nouvelle-Zélande s'est engagée à consacrer 52 millions de dollars au renforcement de la gouvernance des océans dans le Pacifique et que l'Espagne a annoncé la création de cinq nouvelles zones marines protégées. L'Indonésie et la Banque mondiale ont lancé un « Coral Bond », un nouvel instrument financier destiné à lever des capitaux privés pour préserver les écosystèmes des récifs coralliens dans les zones marines protégées de l'Indonésie. La « High Ambition Coalition for a Quiet Ocean », une coalition de 37 pays dirigée par le Panama et le Canada, a été lancée pour lutter contre la pollution sonore sous-marine.
Dans l'ensemble, l'UNOC3 a été reconnue comme un moment décisif dans la gouvernance mondiale des océans, avec des progrès majeurs dans la protection de la biodiversité marine, la lutte contre la pollution plastique et le soutien aux communautés côtières. La mise en œuvre effective des engagements sera cruciale et suivie de près par les observateurs.
Source : United Nations

Meta s'assure près de 800 MW d'énergie renouvelable pour alimenter ses centres de données aux États-Unis
- Entreprise : Meta Platforms
- Secteur : Communication services
- Note trèfle : 3/10
Meta et le développeur d'énergie propre Invenergy ont annoncé avoir signé une série d'accords qui permettront à Meta de bénéficier de près de 800 MW d'énergie renouvelable provenant de nouveaux projets éoliens et solaires aux États-Unis afin de soutenir ses activités et la croissance de ses centres de données. Dans le cadre de ce nouvel accord, l'électricité produite par quatre nouveaux projets dans l'Ohio, l'Arkansas et le Texas alimentera les réseaux locaux à hauteur de 791 MW, Meta recevant des crédits d'énergie propre associés à cette nouvelle capacité de production.
Trois de ces projets, dont deux centres solaires dans l'Ohio et un en Arkansas, devraient entrer en service commercial en 2027, tandis que le centre éolien basé au Texas sera mis en service en 2028. Cet accord est le dernier d'une série sur l'énergie propre entre les deux entreprises, dont l'annonce, à la fin de l'année dernière, d'un accord visant à fournir 760 MW à Meta. Cette nouvelle transaction porte le partenariat à un total de 1 800 MW d'énergie renouvelable.
SchneiderElectric, Vestas, Alstom : ces entreprises qui poussent la durabilité en Europe selon Corporate Knights
- Enterprises : Schneider Electric SE, Vestas, Alstom
- Secteur : Industriels
- Notes trèfles : 7/10, 6/10, 5/10
Alors que les reculs s'accumulent en matière de transition écologique et sociale sur la scène politique, certaines entreprises, elles, continuent d'investir. Et ce sont les entreprises européennes qui montrent la voie. C'est ce que révèle un récent rapport publié par l'organisation Corporate Knights, avec pour la première fois son classement Europe 50, qui liste les grandes entreprises les plus engagées dans des modèles économiques tournés vers la durabilité. Pour ce faire, l'organisation utilise près de 25 indicateurs, dont la productivité environnementale, la contribution à des activités durables et différents indicateurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). "Il y a quelques années, l'économie durable était une niche, aujourd'hui, c'est l'enjeu principal" explique Toby Heaps, éditeur de Corporate Knights.
Parmi elles, on retrouve en tête du classement Europe 50 : Schneider Electric (aussi en tête du classement Global 100 de Corporate Knights), Vestas, géant danois de la fabrication d'éoliennes, SMA Solar, fabricant allemand d'ondulateurs pour les panneaux solaires, ou encore Alstom, deuxième entreprise mondiale de production de matériel ferroviaire. Pour Toby Heaps, la durabilité est désormais l'enjeu "qui va déterminer qui gagne et qui perd, qui monte et qui descend" dans l'économie de demain. "Au cours des cinq dernières années, les revenus durables des entreprises européennes ont augmenté deux fois plus vite que tous les autres revenus" explique-t-il.
Source : Novethic
Volkswagen annonce une forte augmentation des ventes de véhicules électriques en 2025
- Entreprise : Volkswagen AG
- Secteur : Automobiles
- Note trèfle : 4/10
Le groupe Volkswagen a annoncé qu'au cours du premier semestre 2025, 465 000 véhicules électriques ont été vendus, soit une augmentation de 47 % par rapport à la même période l'année dernière. « Les gains enregistrés en Amérique du Sud et en Europe ont largement compensé les baisses attendues en Chine et en Amérique du Nord », a déclaré Marco Schubert, membre du comité de direction élargi du groupe VW. En Europe, Volkswagen a vu ses ventes de véhicules électriques augmenter de près de 90% par rapport à la même période en 2024. En Allemagne, Volkswagen est leader du marché, avec près d'une nouvelle voiture électrique sur deux immatriculées en Allemagne au cours du premier semestre provenant de la société.
Selon Volkswagen, les ventes en Amérique du Nord ont fortement baissé au deuxième trimestre de l'année. Fin mars, le président américain Donald Trump avait annoncé un droit de douane de 25 % sur les voitures, puis d'autres surtaxes à l'importation en avril. En Chine, la concurrence dans le domaine des véhicules électriques est forte et Volkswagen a perdu des parts de marché au profit des entreprises nationales. L'entreprise a vu ses ventes de véhicules électriques chuter d'un tiers.
Sur le marché du luxe, les entreprises continuent de rencontrer des difficultés. Chez Audi, qui appartient au groupe Volkswagen, les ventes ont chuté. Les concurrents Porsche et Mercedes-Benz ont également enregistré une baisse de leurs ventes et ont fait état de difficultés liées à la faiblesse du marché chinois.

Comment la vie marine apporte des avantages climatiques estimés à plusieurs milliards de dollars
L'océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat, stockant environ 50 fois plus de dioxyde de carbone (CO2) que l'atmosphère. La vie marine joue un rôle important dans ce processus, car les organismes transfèrent le carbone de la surface de l'océan vers les profondeurs marines lorsqu'ils meurent ou migrent. Une nouvelle étude, publiée dans Nature Communications, suggère que la contribution de la biologie océanique à la régulation du climat est plus complexe qu'on ne le pensait auparavant. Afin d'étudier comment la biologie océanique façonne le climat passé, présent et futur, les chercheurs ont exploré un scénario extrême dans lequel toute la vie marine aurait été anéantie. Ils ont découvert que, dans un climat préindustriel, les niveaux de CO2 augmenteraient de 50 % sans la vie marine, entraînant un réchauffement climatique de 1,6 °C.
Dans une autre étude publiée dans Nature Climate Change, ils estiment que la biologie océanique séquestre l'équivalent de 10 milliards de tonnes de CO2 chaque année. Cela représente plus d'un quart des émissions annuelles de combustibles fossiles issues de l'activité humaine. Sur cette base et en se fondant sur un prix du carbone de 90 dollars par tonne de CO2, ils ont calculé que le stockage de carbone assuré par la pompe à carbone marine représente une valeur de 545 milliards de dollars par an dans les eaux internationales et de 383 milliards de dollars par an dans les eaux nationales. Sa valeur totale devrait dépasser 2200 milliards de dollars d'ici 2030.
Source : Carbon Brief