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Sustainability Newsletter #47

 Publiée le 03/11/2023

#Le chiffre du mois - 1er

La crise climatique, 1er risque mondial devant la cybersécurité et l’instabilité géopolitique 

C’est un monde en polycrise que décrit le célèbre Axa Future Risks Report dans son édition 2023. Le premier assureur mondial a sondé plus de 3 500 experts en risques dans 50 pays et 20 000 personnes de 15 pays. L'enjeu est d'identifier parmi 25 risques les cinq qu’ils jugent les plus impactants pour la société dans les 5 à 10 ans à venir. Depuis 2015, le changement climatique occupe ainsi la première place du classement - hormis en 2020 où le risque pandémique lui a volé la vedette. Mais cette année, il devient pour la première fois la principale menace pour le grand public dans toutes les zones géographies étudiées. Bien que le sentiment de vulnérabilité augmente, l’indice de confiance pour limiter les conséquences des nouvelles crises mondiales est lui aussi en hausse. Pour répondre aux défis actuels, la majorité des experts interrogés exigent une mobilisation à l’échelle mondiale. À un mois de la COP28, l’appel à une plus forte coopération pourrait trouver un écho particulier. Pourtant, alors que depuis des années les entreprises craignent le greenwashing, c’est désormais le « greenblushing » qui pourrait bientôt prendre le dessus. "Des entreprises évitent de communiquer sur leurs activités ESG pour éviter le retour de bâton observé l’an dernier aux États-Unis, où certains États avaient décidé de se désengager de société mettant en avant leur leadership en matière ESG", lit-on dans le rapport. Prises en étau entre deux camps adverses, les entreprises peinent encore à s’aligner sur une stratégie commune qui servirait au mieux leurs intérêts.  

Sources : Novethic, AXA Future Risks Report 2023, Bloomberg, Business Green

Tendances et Initiatives

À un mois de la COP 28, une coalition d’entreprises réclame un calendrier pour éliminer progressivement les combustibles fossiles

Une coalition de plus de 130 entreprises, représentant environ $1000 milliards de revenus, a annoncé la publication d’une lettre ouverte à l’attention des gouvernements participants à la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat de la COP28. Les signataires appellent à fixer des délais pour l’élimination progressive de la production de combustibles fossiles, et exhortent les gouvernements à augmenter massivement le déploiement d’énergies renouvelables au cours de la prochaine décennie. La lettre, coordonnée par l’organisation à but non lucratif We Mean Business, a été signée par des entreprises telles que IKEA, Nestlé, Ørsted, Unilever et Volvo Cars. Ces derniers déclarent déjà « ressentir les répercussions et le coût de l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes découlant des changements climatiques. » Bien que saluant la croissance rapide des solutions d’énergie propre, la lettre note que les émissions CO2 continuent d’augmenter à l’échelle mondiale et souligne que les combustibles fossiles sont les principaux facteurs à l’origine des changements climatiques. La lettre souligne également les opportunités économiques liées à la transition énergétique, citant l’estimation de l’AIE selon laquelle « la transition vers la carboneutralité pourrait stimuler le PIB mondial de 4 % d’ici 2030 ».

Sources : We Mean Business Coalition, Reuters, ESG Today, Libération

Finance durable

Bloomberg lance des indicateurs pour mesurer l’exposition au risque climatique physique

En octobre, le fournisseur d’information sur les entreprises et les marchés financiers Bloomberg ainsi que le fournisseur de données d’analyse des risques financiers climatiques Riskthinking.AI ont annoncé le lancement de nouveaux indicateurs de risque physique. Cette nouvelle fonctionnalité vise à permettre aux entreprises et aux investisseurs d’évaluer l’exposition aux risques liés au climat tels que les inondations, les sécheresses et les feux de forêt. Ce lancement survient alors que les organismes de réglementation exigent davantage de divulgation au sujet des risques climatique et que la mesure de l’exposition aux phénomènes météorologiques extrêmes devient de plus en plus importante pour les investisseurs.

Les indicateurs combinent les données de Bloomberg sur plus de 50 000 entreprises (sites de fabrication, opérations minières, immeubles de bureaux et sites de vente au détail) avec l’ensemble de données granulaires de Riskthinking.AI sur les projections du changement climatique et la méthodologie exclusive pour calculer le niveau d’exposition au risque physique des entreprises. La nouvelle fonctionnalité permet aux utilisateurs Bloomberg d’explorer les actifs individuels d’une société pour analyser les menaces spécifiques et révèle également les vulnérabilités physiques des fournisseurs clés de l’économie mondiale.

Sources : Yahoo Finance, ESG Today, l’AGEFI

 

Le plus grand gestionnaire d’actifs au monde s’intéresse aux actions minières

« Si la transition énergétique vous intéresse, ne négligez pas l’industrie des métaux et des mines. Une grande opportunité existe », a déclaré Evy Hambro, responsable des investissements thématiques et sectoriels chez BlackRock. Ce dernier a récemment mis l’accent sur les nouvelles stratégies de réduction des émissions CO2 au sein de l’industrie de production de métaux. En partie grâce à des dépenses plus disciplinées que lors des booms précédents ainsi qu’une diminution rapide du coût du capital, les entreprises minières bénéficient d’un contexte favorable. A cela s’ajoute des subventions gouvernementales généreusement versées en vue de sécuriser l’offre à long terme.

Les dirigeants de l’industrie, les analystes et les investisseurs spécialisés prédisent depuis plusieurs années déjà un marché haussier, alors que l’intérêt pour la transition énergétique entraîne une vague de demande pour les métaux nécessaires aux réseaux électriques, aux batteries de véhicules électriques et aux panneaux solaires. « L’histoire porte en réalité sur ce qui se passera au cours des 10 à 15 prochaines années », a déclaré M. Hambro, faisant valoir que le secteur était certainement sous-évalué à l’heure actuelle. BlackRock suggère également aux entreprises métallurgiques d’investir dans la décarbonisation de leurs modes de production en faisant valoir le fait que les investisseurs seraient prêts à payer des primes pour les entreprises à faible intensité carbone. En ce qui concerne les industries sidérurgiques, les analystes de Blackrock ont en effet observé des primes plus élevées en faveur des acteurs américains dotés d’intensités carbone beaucoup plus faibles que leurs homologues européens.

Sources : Bloomberg, Yahoo.Finance

Planète et société

Les insectes comestibles et les plantes exotiques pourraient devenir l’avenir de la nourriture

La viande de laboratoire et les insectes pourraient intégrer nos menus dans les prochaines décennies à venir, alors que le monde fait face aux défis de la sécurité alimentaire. En effet, le changement climatique a rendu les conditions météorologiques plus volatiles et plus chaudes dans de nombreuses régions du monde, endommageant les cultures de maïs aux États-Unis, réduisant les récoltes de blé en Australie et accélérant même la propagation de parasites mortels en Chine. Pendant ce temps, le conflit entre les principaux exportateurs de blé, la Russie et l’Ukraine, n’a fait qu’aggraver la crise alimentaire en Afrique, faisant grimper les prix. Cependant, selon les experts du South by South West au Sydney festival (SXSW), ces récentes avancées en matière de technologie alimentaire permettraient de nourrir des populations frappées par des catastrophes naturelles ou encore de résoudre le problème de l’alimentation des astronautes dans l’espace. Alors que le besoin d’une production alimentaire durable et fiable devient de plus en plus évident, les experts ont mis en avant quatre développements clés, à savoir la viande de laboratoire, l’agriculture verticale, les plantes exotiques ou encore les insectes comestibles. Selon Joseph Yoon, fondateur de Brooklyn Bugs, « les insectes sont non seulement savoureuses, mais aussi bonnes pour vous ». Il déclare notamment que certains insectes contiendraient près de 19 acides aminés essentiels à l’alimentation, et qu’ils peuvent être utilisés comme un moyen peu coûteux et respectueux de l’environnement pour nourrir le monde. Cependant, les experts n’ont pas manqué pas de souligner que le plus grand obstacle restait l’adaptation des habitudes alimentaires de chacun.

Source: Bloomberg, Yahoo.Finance

News entreprises

Coca-Cola lance des bouteilles en plastique 100 % recyclées au Canada

-          Entreprise : The Coca Cola Company

-          Secteur : Food, Beverage & Tobacco

-          Note trèfle : 4/10

En octobre, la société Coca-Cola a annoncé le lancement de bouteilles en plastique 100 % recyclé au Canada, y compris les bouteilles 500ml des marques phares Coca-Cola, Sprite et Fanta (à l’exclusion des bouchons et des étiquettes). En effet, le pays s’est fixé comme objectif d’utiliser 100% de plastique recyclé d’ici début 2024. Selon la société, la décision du groupe permettra d’économiser l’équivalent de £7,6 millions de nouveaux plastiques en 2024 et de réduire les émissions de CO2 de près de 7 000 tonnes par an. Coca-Cola a déclaré que le nouveau lancement soutenait également son objectif « Monde sans déchets » de fabriquer des bouteilles avec 50% de contenu recyclé d’ici 2030. Annoncée en 2018, la plateforme d’emballage a également pour objectif de collecter et de recycler l’équivalent d’une bouteille ou d’une canette pour chaque produit vendu dans le monde d’ici 2030, et de rendre 100% de ses emballages recyclables d’ici 2025. L’entreprise propose désormais des bouteilles en plastique 100% recyclées sur plus de 40 marchés.

Sources : ESG Today, Coca Cola Company

 

EasyJet signe un accord pour compenser les émissions des vols avec la technologie de capture de carbone DAC

-          Entreprise : easyJet

-          Secteur : Transportation

-          Note trèfle : 4/10

Le géant aérospatial Airbus a annoncé qu’easyJet est devenu le premier transporteur aérien au monde à rejoindre l’initiative d’élimination du carbone de son offre Airbus Carbon Capture Offer, en utilisant Direct Air Carbon Capture and Storage (DAC) pour aider à atteindre les objectifs de décarbonisation de l’aviation. En 2022, l’industrie aéronautique représentait près de 3 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie et les émissions ont régulièrement augmenté pour atteindre plus d’un milliard de tonnes avant la pandémie. La technologie DAC est actuellement l’une des solutions privilégiées par l’industrie aéronautique pour réduire son empreinte carbone. La technologie filtre et élimine les émissions de CO2 directement de l’air en utilisant des ventilateurs d’extraction à haute puissance. Les émissions de CO2 rejetées dans l’atmosphère pendant les opérations aériennes ne peuvent pas être éliminées directement à la source, mais avec le DAC, une quantité équivalente peut être extraite de l’air. L’Agence internationale de l’énergie affirme qu’à terme le CO2 capturé pourrait être ré-utilisé pour créer des carburants d’aviation synthétiques susceptibles de réduire les émissions de l’industrie.

Sources: ESG Today, Airbus

 

Nestlé lance un programme d’assurance contre les risques climatiques pour les producteurs de café

-          Entreprise : Nestlé

-          Secteur : Food, Beverage & Tobacco

-          Note trèfle : 8/10

En octobre, l’entreprise mondiale d’alimentation et de boissons Nestlé a annoncé le lancement d’un programme pilote visant à fournir une assurance météo aux petits agriculteurs de la chaîne d’approvisionnement de sa marque Nescafé. La société a déclaré que le nouveau programme intervient alors que le changement climatique exerce des pressions sur les zones de culture du café, les petits exploitants agricoles étant exposés aux risques de conditions météorologiques irrégulières affectant leurs cultures. Le nouveau programme vise à fournir aux agriculteurs une protection financière pour faire face aux conditions météorologiques imprévisibles, en utilisant des données climatiques satellitaires pour déterminer si la production de café a été affectée par trop, ou pas assez, de précipitations pendant les phases clés du cycle des cultures. Lancé en collaboration avec le spécialiste de l’assurance climatique Blue Marble, le programme se concentre pour le moment sur près de 800 petits producteurs de café en Indonésie. Sur la base des résultats, Nestlé a déclaré qu’elle déterminera s’il convient d’étendre les initiatives à d’autres sites d’approvisionnement de Nescafé.

Sources : Business Insurance, ESG Today

Etudes

Les pays émergents ont besoin de $1,5 billion pour des infrastructures vertes, selon IFC

La Société financière internationale (SFI), la plus grande institution mondiale de développement axée sur le secteur privé dans les pays à faible revenu, cherche actuellement à développer un mécanisme de garantie pour les investisseurs privés afin de stimuler le financement de la construction verte dans les marchés émergents.

Dans un rapport publié en octobre, la SFI identifie une opportunité d’investissement de $1500 milliards pour réduire les émissions dans le secteur du bâtiment dans les marchés émergents. Les chaînes de valeur mondiales de la construction représentent environ 40 % des émissions de CO2 liées à l’énergie et à l’industrie dans le monde, ce nombre devant augmenter d’environ 13 % d’ici 2035, selon l’étude de la SFI. Les deux tiers de ces émissions proviennent des marchés émergents, qui dépendent également de l’activité de construction pour leur développement économique. La SFI a souligné certaines technologies de décarbonisation étaient déjà disponibles pour l’industrie de la construction. Par exemple, une filiale sénégalaise du cimentier français Vicat SA s’efforce à utiliser des carburants alternatifs issus de la biomasse et des pneus recyclés pour aider à réduire les émissions d’environ 300 000 tonnes d’équivalent CO2 par an d’ici 2030.

Selon la SFI, les gouvernements accusent un retard sur cette question. Selon le rapport, environ 110 pays n’ont pas de code énergétique obligatoire pour le bâtiment. L’année dernière, environ deux milliards et demi de mètres carrés de surface ont été construits sans aucune norme de performance énergétique. La finance est un autre frein aux progrès pour décarboniser les bâtiments. Le financement par emprunt privé mondial pour la décarbonisation de la construction à l’aide d’instruments financiers « verts » a atteint un niveau record d’environ 230 milliards de dollars en 2021, mais les marchés émergents n’ont émis qu’environ 10 % de ce total, selon la SFI.

Sources : The Economic Times, Bloomberg

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