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Sustainability Newsletter #50

 Publiée le 05/02/2024

#Le chiffre du mois - 320

320 organisations s’engagent à produire des rapports d'impact sur la nature via le cadre TNFD

En janvier à l’occasion du World Economic Forum (WEF), 320 organisations de plus de 46 pays se sont engagées à utiliser le référentiel TNFD pour leur reporting extra-financier. La TNFD est le référentiel international de gestion des risques et de reporting sur la biodiversité pour les acteurs économiques et financiers. Cet engagement marque une avancée significative vers la standardisation de rapports sur la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques liés à la biodiversité. Les entreprises signataires représentent près de $4 milliards de capitalisation boursière, tandis que les institutions financières signataires pèsent quant à elles près de $14 milliards. Chacune des sociétés s’est engagée à fournir des informations conformes à la TNFD dans le cadre de son rapport annuel d’entreprise pour les années 2023, 2024 ou 2025. Qualifiant ces engagements d'« historiques », David Craig, coprésident du TNFD a déclaré : « Alors que les rapports de durabilité s’intègrent aux nouvelles normes et réglementations du Conseil international des normes de durabilité (ISSB) dans un nombre croissant de pays, il s’agit d’un signal clair. Les investisseurs et les sociétés reconnaissent que leurs modèles d’affaires et leurs portefeuilles dépendent grandement de la nature et du climat, et que ces sujets doivent être traités à la fois comme des risques stratégiques et des opportunités d’investissement. »

Sources : Reuters, ESG Today, TNFD

Tendances et Initiatives

Davos 2024 : L’avenir de l’entreprise durable passe par la « régénération »

Quelques semaines à peine après le sommet sur le climat de la COP28 à Dubaï, plusieurs des mêmes dirigeants se sont réunis pour l’événement annuel du World Economic Forum (WEF) à Davos, en Suisse. Cette année, la réunion du WEF s’est articulée autour du thème central de la reconstruction de la confiance en période de "permacrise". Le gouvernement et les chefs d’entreprise se sont donc réunis pour délibérer sur les défis géopolitiques, la création de croissance ainsi que l’élaboration d’une stratégie à long terme pour le climat, la nature et l’énergie. 

En explorant l’impact des entreprises sur le changement climatique, le forum a examiné la manière dont les entreprises pouvaient agir de manière plus durable et concevoir de nouveaux modèles économiques avec impact positif sur l’environnement. De nombreux experts ont mis en avant l’approche de « régénération », qui consiste à repenser le business dans son intégralité, plutôt que d’envisager des ajustements mineurs pour atténuer les risques au lieu de les prévenir. Les leaders régénérateurs sont décrits comme des leaders en constante évolution, ouverts aux nouvelles opportunités pour conserver une longueur d’avance sur leurs concurrents. Bien que les experts admettent qu’il s’agit d’une manière « plus douce » de gérer une entreprise, la « régénération » n’est pas comparée à la bienveillance. En effet, au lieu de traiter les sujets ESG en silo, les entreprises régénératrices tireraient parti des analyses les plus récentes pour relier le travail, les modèles opérationnels et les chaînes d’approvisionnement aux objectifs de durabilité. Le but est de s’assurer que l’ensemble du système est équitable, vivable ainsi qu’en capacité de générer des revenus sur long terme. « La résilience a permis à de nombreuses entreprises d’atteindre leurs objectifs actuels. Mais la régénération est ce qui continuera de les faire avancer » a conclu Alex Liu, associé directeur et président de Kearney, et contributeur de l’agenda du WEF.  

Sources : BBC, Wall Street Journal, Finextra, WEF

Finance durable

Joe Biden suspend toute construction de nouveaux terminaux gaziers d’exportation

La rumeur qui courait en janvier a été confirmée, Joe Biden a annoncé la suspension de tout nouveau permis de construction de terminaux gaziers d'exportation. "Nous examinerons attentivement les effets des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) sur les coûts énergétiques, la sécurité énergétique de l'Amérique et notre environnement", a déclaré le président américain. "Cette pause sur les nouvelles approbations de GNL considère la crise climatique pour ce qu'elle est : la menace existentielle de notre époque." Dans l'immédiat, quatre dossiers en cours d'examen par le Département de l'énergie américain sont concernés par la suspension. Cette décision, réclamée par près de 250 organisations en marge de la COP28, a été saluée par les groupes de défense du climat. Le secteur américain de l'énergie quant à lui a critiqué cette annonce, faisant valoir que l'industrie du gaz naturel était créatrice d'emplois aux États-Unis et permettait de sécuriser les approvisionnements de l'Europe. En effet, l’an dernier environ 50% des exportations de GNL ont servi à alimenter l'Europe, privée de gaz russe depuis l'embargo consécutif à l'invasion de l'Ukraine.

Alors que les États-Unis sont devenus le premier exportateur mondial de GNL, le sujet de la transition énergétique et plus globalement du climat devrait polariser les débats à l'approche de l'élection présidentielle de novembre. Avec ce moratoire, Joe Biden envoie un signal positif et se positionne contre Donal Trump, qui met en doute le principe même du réchauffement climatique malgré le consensus scientifique existant.

Sources : NBC News, Novethic, The New York Times

 

Le fonds de pensions Ontario Teachers établit ses attentes en matière de compétence climatique au sein des conseils d’administration des entreprises

L’Ontario Teachers’ Pension Plan (OTPP), l’un des plus importants investisseurs du Canada avec plus de $249 milliards d’actifs sous gestion, a annoncé la publication de ses lignes directrices sur le vote par procuration pour 2024. Depuis plusieurs années, l’OTPP agit en tant que gestionnaire responsable en utilisant sa voix pour stimuler le changement. L’une des principales publications cette année détaille les attentes à l’égard des comités de vérification des conseils sur les changements climatiques. Selon l’OTPP, les actionnaires souhaitent que « les entreprises communiquent clairement et mesurent leurs engagements climatiques ». Les nouvelles lignes directrices de l’OTPP exigent donc que les membres des comités d’audit disposent d’une expertise en matière de climat et que les directeurs intègrent les répercussions climatiques lorsqu’ils examinent les budgets, le rendement et les activités de fusion & acquisition. Ces nouvelles publications s’ajoutent aux lignes directrices antérieures de l’OTPP en matière de climat, notamment la production de rapports selon les normes SASB de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) et les recommandations du TCFD, ainsi que la divulgation en matière de gestion des risques climatiques. 

Sources : OTPP, ESG Today

Planète et société

Durcissement du nutri-score : se désengager ou améliorer leurs recettes, le dilemme des industriels

En 2024, les Nutri-scores deviennent plus strict mais plus performant en termes de santé publique. Avec ses pastilles allant du vert au rouge, assorties des lettres de A à E, ce système Nutri-scores est un système d’étiquetage qui vise à renseigner le consommateur sur les bénéfices ou les désavantages pour la santé des aliments en vente en magasin. Ce système d’étiquetage est déjà déployé au sein de six pays européens : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Pays Bas et Suisse.

Depuis le 1er janvier, le mode de calcul du Nutri-score évolue pour aller vers un étiquetage nutritionnel plus strict. Six ans après sa mise en place, l’indicateur bénéficie d’une réactualisation afin de répondre tant aux transformations de l’industrie alimentaire qu’aux recommandations de santé. Pour cela, les seuils des nutriments à favoriser, ou au contraire à éviter, ont été modifiés, entraînant une notation plus sévère de nombreux aliments. Selon les dernières études, le nouvel étiquetage devrait mettre fin aux parades telles que l’ajout de fibres ou d’édulcorants pour gonfler artificiellement les notes et ainsi faire chuter la note de près 1/3 des références concernées.

Bien que ce nouvel enjeu incite les industriels à améliorer la composition de leurs produits, certains d’entre eux envisageraient d’abandonner l’indicateur sur les emballages, comme l’entreprise Bjorg en 2023. Une stratégie de désengagement jugée pourtant risquée, tant le Nutri-score fait aujourd'hui office de référence pour nombre de consommateurs en Europe. 

Sources : Novethic, The Local

News entreprises

ExxonMobil poursuit certains de ses actionnaires en justice pour bloquer une résolution climatique

-          Entreprise : ExxonMobil Corporation

-          Secteur : Energy

-          Note trèfle : 1/10

Pour la première fois, le géant pétrolier a porté plainte auprès d'un tribunal du Texas contre deux de ses actionnaires, l’organisation Follow This et le fonds Arjuna capital. Ces investisseurs militants réclament que la compagnie s’engage sur un calendrier de réduction des gaz à effet de serre à moyen terme, en incluant ses fournisseurs dans son plan d'action. ExxonMobil tenterait pourtant d'empêcher qu'une proposition destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre soit soumise au vote des actionnaires à son assemblée générale de mai. Contrairement à ses concurrents, ExxonMobil s’est contenté d’annoncer sa neutralité carbone en 2050, sans indiquer le chemin qu'elle comptait prendre pour y parvenir. Pour cette première, l'affaire a été confiée à Reed O'Connor, un juge texan réputé pour statuer en faveur des causes conservatrices. 

Sources : Novethic, Financial Times, The Guardian

 

Whirlpool installe des éoliennes et des panneaux solaires au sein de ses usines américaines

-          Entreprise : Whirlpool 

-          Secteur : Capital Goods

-          Note trèfle : 7/10

En janvier, le fabricant d’appareils ménagers Whirlpool a annoncé qu’il a conclu des accords avec One Energy pour ajouter de l’énergie éolienne et solaire sur place dans deux de ses usines situées en Ohio. Ce nouveau projet permettra la création de plus de 40 MW d’énergie renouvelable et marquera l’un des plus grands projets d’énergie renouvelable aux États-Unis. Whirlpool s’est fixé plusieurs objectifs tels que l’utilisation d’énergie 100% renouvelable d’ici 2030. Une fois achevés, ces projets permettront aux usines de Clyde et de Findlay de recevoir au moins 70 % de leurs besoins énergétiques à partir d’énergie renouvelable générée sur place. Les projets solaires et éoliens devraient être opérationnels d’ici le début de 2025.

Sources : ESG Today, Renewables Now

 

Pandora se tourne vers l’or et l’argent recyclés pour des bijoux plus durables

-          Entreprise : Pandora

-          Secteur : Luxury & Leisure

-          Note trèfle : 6/10

La marque de bijoux Pandora annonce qu’elle utilisera de l’or et de l’argent 100% recyclés dans ses bracelets, colliers et autres pièces de marque d’ici la deuxième moitié de 2024, soit environ un an plus tôt que prévu. En 2020, l’entreprise danoise s’etait fixé comme objectif de passer complètement à l’or et à l’argent recyclés d’ici 2025. L’année dernière, 97 % de son approvisionnement était recyclé. Pandora estime qu’elle évitera l’équivalent de 58 000 tonnes d’émissions de CO2 chaque année, ce qui représente selon elle l’équivalent de 6 000 voitures en circulation. Le PDG de Pandora, Alexander Lacik, affirme que bien que la joaillerie soit une industrie conservatrice, les jeunes consommateurs ciblés par Pandora préféraient les marques qu’ils jugent plus éthiques. En 2023, la société danoise était le plus grand vendeur de bijoux en volume au monde et les efforts de Pandora contribuent grandement à améliorer les normes d’approvisionnement dans l’ensemble de l’industrie.

Sources : Wall Street Journal, Reuters

Etudes

Energies renouvelables : les chiffres d’une croissance mondiale record en 2023

En 2023, 50 % de capacités électriques renouvelables ont été installées en plus par rapport à 2022, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui anticipe un rythme inédit dans les années à venir. Quelques 507 gigawatts (GW) ont été mis en service, soit 50 % de plus qu’en 2022, selon le rapport Renouvelables 2023 publié en janvier. L’AIE anticipe pour les cinq ans à venir la "plus forte croissance" jamais vue en trente ans, offrant alors une vraie chance d’atteindre l’objectif que les gouvernements se sont fixé à la COP28 de tripler la capacité de production d’électricité renouvelable mondiale d’ici 2030"

Le dernier rapport révèle que l’énergie solaire représente les 3/4 de la nouvelle capacité d’énergie renouvelable installée dans le monde en 2023. La Chine a de nouveau été le grand moteur de cette croissance, qui a installé plus de capacité solaire l’année dernière que le monde entier n’en a mis en service l’année précédente. Des taux de croissance record en Europe, aux États-Unis et au Brésil ont également mis les énergies renouvelables sur la voie de dépasser le charbon en tant que principale source de production d’électricité mondiale d’ici début 2025, a déclaré l’AIE. D’ici 2028, l’IAE estime que les sources d’énergie renouvelables représenteront plus de 42 % de la production mondiale d’électricité. Cependant, le directeur général de l’AIE, Fatih Birol, souligne que le défi le plus important pour la communauté internationale reste l’intensification du financement des énergies renouvelables au sein des économies émergentes. Ce sans quoi, l’objectif de tripler la capacité de production d’électricité renouvelable mondiale d’ici 2030 serait mis en péril. 

Sources : The Guardian, L’Express, IAE

 

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