Publiée le 26/10/2025
Tripler le soutien financier pour l'adaptation au changement climatique pour les pays en développement et autres points clés de la COP30 de Belem
Le sommet climatique de l'ONU COP30 s'est conclu à Belem, au Brésil, laissant le monde avec un mélange d'espoir, de frustration et de questions sans réponses. Alors qu'un engagement majeur a été pris pour augmenter le soutien financier à l'adaptation au changement climatique, le sommet a largement contourné les demandes urgentes de la communauté mondiale pour réduire l'utilisation des combustibles fossiles et diminuer les émissions.
Les pays riches s'engagent à tripler l'aide climatique
L'un des rares accords clairs de la COP30 a été une promesse des pays riches de tripler leur financement pour aider les pays plus pauvres à s'adapter au changement climatique. Cet engagement financier est crucial pour les pays déjà confrontés à des conditions météorologiques extrêmes, à la montée du niveau des mers et à l'insécurité alimentaire. Cependant, les critiques estiment que l'argent seul ne peut pas remplacer le besoin urgent de réduire les causes profondes du réchauffement climatique, principalement la consommation de combustibles fossiles.
Les combustibles fossiles restent intouchés
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva avait appelé à une feuille de route pour éliminer les combustibles fossiles, conformément aux discussions de la COP28 de 2023. Cependant, les pays producteurs de pétrole et les économies dépendantes des combustibles fossiles ont bloqué tout engagement contraignant, aboutissant à un cadre volontaire que les pays pourraient choisir de rejoindre ou d'ignorer.
Les forêts et les droits autochtones prennent du retard
L'organisation de la COP30 dans une ville de la forêt amazonienne a mis en évidence l'importance des forêts restantes dans le monde et le demi-milliard d'autochtones qui protègent ces terres. Cependant, de nombreux représentants autochtones et activistes environnementaux sont partis déçus, organisant des manifestations et affrontant la sécurité en raison du manque d'engagement significatif. Les pays ont promis environ 9,5 milliards de dollars de financement pour les forêts, dont près de 7 milliards pour les initiatives de forêt tropicale du Brésil et 2,5 milliards pour le Congo. Cependant, les efforts pour créer une feuille de route pour une déforestation zéro d'ici 2030 ont été abandonnés, et la protection des territoires autochtones n'a reçu aucune reconnaissance formelle.
En substance, la COP30 a été un rappel que l'action climatique mondiale nécessite à la fois de l'argent et des actions significatives, et que l'unité internationale reste fragile face aux intérêts des combustibles fossiles bien ancrés.
Sources : The Economic Times, Novethic, Reuters
Succès en Algérie pour la plantation d’un million d’arbres en 24 h
Calicots verts et bêches à la main, des dizaines de milliers d'Algériens se sont mobilisés entre dimanche 26 octobre pour planter un million d'arbres dans le cadre d'une campagne de reboisement initiée par un influenceur et appuyée par les autorités. « Les Algériens ont répondu massivement à notre appel, la prochaine fois, nous nous préparerons pour planter un nombre d’arbres encore plus grand », s’est réjoui dans les médias Fouad Maala, à l’origine de cette campagne de 24 heures.
Entre 2021 et 2023, le nord-est algérien a été ravagé par des incendies qui ont détruit près de 140’000 hectares de végétation, dont plus de 41’000 hectares autour de Tizi Ouzou pendant l’été 2021, selon un bilan officiel. Presque chaque année, les forêts algériennes s’embrasent sous l’effet de températures de plus en plus élevées et d’une baisse des pluies, du fait du réchauffement climatique selon les experts. L’objectif est de « restaurer le couvert végétal et faire face aux changements climatiques », a déclaré à l’AFP le directeur général des forêts Djamel Touahria, venu à Magtaa Kheira, à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Alger, pour la plantation de 4000 arbres. En 1970, l’Algérie avait lancé le « barrage vert » sous le président Houari Boumedienne, un plan de reboisement massif pour freiner l’avancée du Sahara. Le projet, à l’abandon en raison d’un mauvais choix des espèces et d’un arrosage insuffisant, a été relancé en 2023.
Source : Swissinfo
Le fonds souverain norvégien maintient la pression pour atteindre zéro émission nette malgré le recul des politiques climatiques aux États‑Unis
Le fonds d’une richesse de 2 000 milliards de dollars de la Norvège maintient la pression sur les entreprises dans lesquelles il investit afin qu’elles réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre à zéro net d’ici 2050, malgré le renforcement de la réaction américaine contre les politiques favorables au climat. Le plus grand fonds souverain du monde a d’abord formulé, en 2022, l’objectif d’aligner les 8 500 sociétés de son portefeuille sur la cible de l’Accord de Paris et prévoit d’accentuer légèrement cette pression, par exemple en intensifiant son examen du lobbying des entreprises sur le changement climatique.
Dans son plan climat récemment mis à jour, le fonds a déclaré : « Le risque climatique est un risque financier ». « Le fonds a donc tout intérêt à une transition ordonnée vers des émissions nettes nulles à l’échelle mondiale ». Les nouvelles lignes directrices du fonds arrivent à un moment où certains investisseurs internationaux s’éloignent des politiques ESG relatives au changement climatique. L’administration du président américain Donald Trump, quant à elle, augmente la production de combustibles fossiles, renverse les politiques climatiques nationales et s’oppose aux initiatives climatiques internationales, notamment en se retirant de l’Accord de Paris.
« L’engagement du fonds à renforcer la surveillance du plaidoyer des entreprises en matière de politique climatique est nouveau et très apprécié, tout comme la reconnaissance explicite du vote contre les conseils d’administration comme outil d’escalade », a déclaré Brynn O’Brien, directrice exécutive de l’Australasian Centre for Corporate Responsibility, un groupe de revendications. Mais elle et d’autres personnes ont souligné l’absence de seuil clair permettant au fonds de prendre des mesures d’escalade lorsque le dialogue avec une entreprise ne conduit pas à un changement. « Le vrai test pour le fonds sera la manière dont il gère les entreprises qui ne souhaitent pas satisfaire les attentes. Malheureusement, le plan est presque dépourvu de toute stratégie pour influencer ces sociétés récalcitrantes à la transition », a indiqué Diego Foss, co‑responsable du programme au Nordic Center for Sustainable Finance, à Reuters. En réponse, le fonds affirme que l’engagement génère des résultats plus efficaces que le désinvestissement. « L’engagement est notre principal outil. Le désinvestissement ne fait pas baisser les émissions », a déclaré Carine Smith Ihenacho, directrice principale de la gouvernance et de la conformité du fonds, lors d’un séminaire de lancement du plan.
Les fabricants de médicaments britanniques recevront 54 millions de livres d’investissement vert
Le programme Innovate UK du gouvernement britannique investit 54 millions de livres dans huit projets visant à rendre la fabrication de médicaments plus efficace et durable. Selon Frank Millar, PDG du Centre for Process Innovation (CPI), « La durabilité dans la fabrication de médicaments est essentielle pour maintenir le leadership du secteur des sciences de la vie au Royaume‑Uni. » Le CPI soutiendra cinq projets axés sur les matériaux durables, la fabrication numérique et l’automatisation, pour un montant de 44,9 millions de livres.
AstraZeneca UK dirige une initiative visant à préparer l’avenir de la fabrication de médicaments en utilisant la robotique, l’automatisation, l’IA et les technologies basées sur les données. Le programme fait partie du Voluntary Scheme for Branded Medicines Pricing, Access and Growth (VPAG) visant à rendre le secteur des sciences de la vie du Royaume‑Uni plus compétitif. Joe Edwards, directeur de l’Association of the British Pharmaceutical Industry (ABPI), a déclaré : « L’investissement de l’industrie pharmaceutique dans ce programme montre notre engagement envers des pratiques de fabrication modernes et durables. »
L’investissement vise à améliorer la compétitivité du secteur des sciences de la vie au Royaume‑Uni et à soutenir la croissance économique. Cependant, le dispositif VPAG a suscité des controverses, les entreprises ayant jusqu’au 16 décembre pour décider si elles souhaitent quitter le programme. Les chiffres clés comprennent l’investissement de 54 millions de livres et le financement de 44,9 millions de livres pour les projets soutenus par le CPI.
Sources : Pharmacy Business, GOV.UK
Crédit Agricole fixe un objectif de financement vert‑brun de 90/10 dans le cadre de sa stratégie de transition ACT 2028
- Entreprise : Credit Agricole SA
- Secteur : Banks
- Note trèfle : 3/5
Crédit Agricole a annoncé sa stratégie ACT 2028, visant à atteindre un ratio de financement vert‑brun de 90/10 d’ici 2028. Comme l’a déclaré Dominique Lefebvre, président de Crédit Agricole S.A., le plan répond aux « mutations sociétales, géopolitiques et liées aux transitions ». Le PDG Olivier Gavalda a ajouté que le groupe ambitionne d’être « un leader des transitions et des nouvelles technologies ».
Le plan comprend des objectifs clés tels que 240 milliards d’euros de financements de transition et le soutien à 600 000 rénovations d’efficacité énergétique des logements. Eric Campos, directeur du développement durable et de l’impact, a indiqué que la banque passe d’une mitigation de l’impact à la régénération des écosystèmes. « En 2025, nous franchissons une étape décisive. Nous voulons évoluer vers une économie qui régénère, plutôt que de simplement réduire l’impact négatif », a‑t‑il déclaré.
La mise en œuvre du plan ACT 2028 devrait avoir des conséquences importantes pour les investisseurs et les dirigeants, avec des chiffres clés incluant 240 milliards d’euros de financements de transition et 1 milliard d’euros de revenus de finance durable. Une feuille de route précise pour atteindre ces objectifs doit encore être dévoilée.
Source : ESG News
Samsung entre sur le marché de la capture du carbone avec une alliance E&A et Carbon Clean
- Entreprise : SAMSUNG E&A LTD
- Secteur : Industrials
- Note trèfle : 5/5
Samsung E&A et Carbon Clean ont annoncé une alliance stratégique visant à fournir des systèmes modulaires et évolutifs de capture du carbone. Selon Aniruddha Sharma, président‑directeur général de Carbon Clean, le partenariat a pour ambition de rendre la capture du carbone « aussi standard et reproductible que le déploiement du solaire et de l’éolien ». Hong Namkoong, PDG de Samsung E&A, a décrit l’alliance comme une opportunité de « faire progresser des solutions pratiques pour un avenir durable ».
L’alliance se concentrera sur la livraison de la série CycloneCC C1, un système compact de capture du carbone capable de capter jusqu’à 100 000 tonnes de CO₂ par an. Le format modulaire permet une réplication rapide sur de multiples sites, faisant de cette solution une option économique et évolutive. Grâce à l’envergure mondiale de Samsung E&A et à la technologie de Carbon Clean, le partenariat est bien placé pour répondre à la demande croissante induite par les politiques climatiques.
Les chiffres clés comprennent une réduction de la hauteur de 70 % et une diminution de l’utilisation d’acier de 35 % par rapport aux installations traditionnelles. Le partenariat vise à standardiser les solutions de capture du carbone, les rendant plus prévisibles et finançables en tant qu’actifs d’infrastructure. Comme le souligne Aniruddha Sharma, l’objectif est de faire de la capture du carbone une solution standard et reproductible, et l’alliance constitue une étape majeure vers la réalisation de cet objectif.
Sources : Yahoo Finance, ESG News
Exode d’ingénieurs chez Tesla dans le cadre d’un virage loin de la mission principale des véhicules électriques
- Entreprise : Tesla INC
- Secteur : Automobiles
- Note trèfle : 4/5
Tesla connaît un exode d’ingénieurs, plusieurs cadres techniques de renom quittant l’entreprise alors que le focus se déplace des véhicules électriques (VE) vers des activités basées sur l’IA. Emmanuel Lamacchia et Siddhant Awasthi, tous deux vétérans de huit ans, ont récemment annoncé leur départ. Comme l’a souligné un ancien dirigeant de Tesla : « Il n’y a aucun nouveau modèle à l’horizon. Il n’y a qu’une priorité sur la réduction des coûts… Ce n’est pas du tout excitant. »
Ross Gerber, investisseur chez Tesla, estime que l’entreprise devrait se concentrer sur le lancement de nouveaux modèles et de nouvelles fonctionnalités, plutôt que de privilégier les activités alimentées par l’IA. « Ce qui se passe chez les constructeurs automobiles, c’est que les gens veulent de nouveaux modèles, de nouvelles fonctionnalités et un nouveau design pour leur voiture, qui ne soit pas trop différent de l’original, mais qui le soit quand même », a déclaré Gerber. Les ventes de Tesla sont en baisse d’environ 6 % jusqu’à présent cette année, et l’entreprise fait face à une concurrence accrue sur le marché des véhicules électriques.
Gautam Mukunda, professeur à la Yale School of Management, a souligné que la valorisation de Tesla dépend fortement du leadership de Musk et que le conseil d’administration mise tout sur lui. « Je ne peux imaginer un scénario où la valorisation de Tesla ne s’effondrerait pas après le départ d’Elon Musk », a déclaré Mukunda. Parmi les chiffres clés, on compte la capacité de Tesla à produire 2 millions de véhicules par an et le projet de créer une « ligne de production d’un million d’unités » pour son robot Optimus.
Source : Forbes
Des lacs en réchauffement pourraient doubler les émissions de méthane d’ici 2100
Un article récent publié en novembre 2025 montre que le changement climatique lui‑même peut entraîner une forte hausse des émissions de méthane d’origine naturelle. Avec la hausse des températures mondiales, on prévoit que les lacs et les réservoirs émettront 24 % à 91 % de méthane de plus d’ici la fin du siècle. Si les scénarios à fortes émissions se poursuivent, le méthane libéré par les eaux intérieures pourrait devenir si important qu’il pousserait le réchauffement planétaire au‑delà des pires projections actuelles du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), soulignant le cycle dangereux où le réchauffement accélère les libérations de méthane, qui à leur tour accélèrent davantage le réchauffement.
L’eau plus chaude augmente l’activité microbienne de façon exponentielle, entraînant une bien plus grande libération de méthane. Si le scénario le plus chaud du GIEC se réalise, les émissions actuelles de méthane provenant des lacs et des réservoirs pourraient augmenter d’environ 100 % d’ici 2080‑2099, ce qui porterait les émissions mondiales de méthane à environ 10 % au‑dessus des niveaux actuels. Sur une note optimiste, les chercheurs soulignent que réduire dès maintenant les émissions humaines de gaz à effet de serre a un impact disproportionné : toute réduction a un effet de doublement, elle empêche le réchauffement direct et stoppe une future augmentation du méthane provenant des lacs.
Les augmentations ou diminutions des émissions de méthane ont un fort potentiel d’amplifier ou d’atténuer le réchauffement mondial, et l’étude montre que ce processus peut s’auto‑renforcer. C’est un argument supplémentaire pour que les acteurs financiers et assureurs traitent les émissions de gaz à effet de serre (dont le méthane) afin d’atténuer les boucles de rétroaction liées à des émissions accrues des réservoirs, et d’intégrer la résilience dans leurs cadres d’investissement et de gestion des risques.
Sources : Nature